Lorsque les enfants qui ont un TSL sont aussi atteints du TDAH : un double diagnosticDans un billet précédent intitulé « Mon introduction è la réalité du TSL », j’ai discuté de mon expérience personnelle au sujet du diagnostic de trouble spécifique du langage (TSL) de ma fille. Une partie de mon étude doctorale portait sur l’identification du TSL chez les jeunes enfants monolingues et bilingues qui vivent en contexte minoritaire. J’étais, au départ, assez surprise de constater que ma fille était atteinte d’un trouble de langage, mais au fil du temps, il est devenu de plus en plus évident que plusieurs de ses difficultés étaient dues à des faiblesses au niveau de la compréhension et de la production du langage. Il était aussi évident qu’elle avait des difficultés d’attention, ce qui n’était pas une surprise en soi, puisque cette difficulté est présente dans notre famille. Il est plutôt commun de trouver des enfants atteints d’un double diagnostic d’un TSL et d’un trouble du déficit de l’attention et hyperactivité (TDAH). Le TDAH touche environ 3 à 5 % des enfants d’âge scolaire. Mais une question demeure : qui était là en premier, la poule ou l’œuf? Est-ce que ses difficultés langagières sont causées par l'incapacité à se concentrer sur des détails dans son entourage ce qui fait en sorte que c'était difficile d’acquérir le langage ? Ou, d’autre part, est-ce que ses difficultés langagières ont fait en sorte que c'était difficile de se concentrer en salle de classe ? Il a été démontré que les gens qui ont le TDAH ont de la difficulté à se concentrer sur des choses qui ne semblent pas les intéresser. Ils ont besoin de s'intéresser au sujet pour porter attention. L’importance secondaire; ce que l’enseignant juge comme étant important ne l'est pas nécessairement pour l’enfant. Les recherches qui ont été effectuées auprès de ces deux groupes s'entendent pour dire qu'un double diagnostic est bel et bien possible, mais que les symptômes qui se trouvent dans l'un des deux troubles sont généralement plus frappants et que ceux qui se trouvent dans l’autre sont moins distinctifs. En fait, on pourrait aussi dire que ma fille est atteinte de dyslexie en raison de ses difficultés en écriture. D'autres suggèrent qu’on devrait utiliser un terme plus large tel que « déficience neurodéveloppementale » pour décrire des enfants qui ont d'importantes difficultés et qui nécessitent du soutien ce qui leur éviterait de se retrouver avec deux, trois ou même plusieurs étiquettes. Il est très important que l’enfant ait toute l’attention requise pour réussir. Tel que mentionné précédemment, ma fille a été formellement diagnostiquée comme ayant un TDAH vers la fin de sa première année avec, bien évidemment, l’option de prendre des médicaments pour traiter le TDAH. Nous avons fait beaucoup de recherches à propos du TDAH et des différents types de médicaments disponibles. Certains sites Internet sont mieux que d’autres. Nous avons particulièrement aimé le Tedx Talk de Stephen Tonti, qui a été ajouté à ce billet. Stephen Tonti parle du TDAH comme étant une différence dans l’attention plutôt que d'un déficit d’attention. Il se concentre sur les aspects positifs du TDAH et non sur les aspects négatifs. Nous avons aussi aimé le livre « Scattered Minds » écrit par Dr. Garbor Mate. Ce livre met aussi l’accent sur les « effets secondaires » positifs du TDAH et sur le pouvoir du soutien émotionnel, de la patience et de l’amour. Le podcast ADDitude est aussi intéressant et fort utile. Je vous encourage fortement d’écouter les podcasts suggérés lorsque vous êtes en route pour le travail ou en revenant afin de faire bon usage de votre temps lors de vos déplacements quotidiens. Dans notre cas, un psychostimulant a été prescrit à notre fille afin de l’aider à se concentrer sur ses pensées et à ignorer les distractions. Nous avons décidé de lui donner ses médicaments uniquement les jours d’école et ainsi travailler son autorégulation durant les fins de semaine. Elle n’est pas hyperactive, mais elle a tout de même de la difficulté à porter attention aux choses qui ne sont pas intéressantes ou intrigantes à ses yeux. Un des traits les plus importants du TDAH est que l’attention n’est pas déficiente, mais inconsistante. En fait, les gens atteints d’un TDAH sont génétiquement et neurologiquement programmés d’une différente façon que les gens qui ont un développement neuro-typique. Lorsqu'ils sont dans leur « bulle », ils peuvent souvent devenir hyper-concentrés sur une tâche en cours. Ma fille a un faible contrôle de ses impulsions et a des difficultés avec la régulation de ses émotions. Nous travaillons sur ceux-ci à la maison lorsqu’elle ne prend pas ses médicaments. Ces difficultés sont très communes chez les personnes atteintes du TDAH puisque celles-ci réagissent souvent très fortement à n’importe quel type de rejet et peuvent mener à des vies très intenses en émotion. Je ne changerais quand même rien à ma fille. J’aime son point de vue unique sur la vie et j’apprends beaucoup d’elle chaque jour, à travers les hauts et les bas de sa vie quotidienne. C’était une décision difficile, mais au bout du compte, nous étions contents d'avoir choisi de traiter son TDAH à l’aide de médicaments pour améliorer son apprentissage scolaire. Auparavant, elle prenait du retard sur ses pairs en lecture et en écriture. À l’intérieur de deux mois, elle a rattrapé ses pairs avec sa lecture, bien qu'elle ait encore de la difficulté en langage écrit, ce qui est en partie dû à ses difficultés visuo-perceptuelles et à son TSL. Ma fille est consciente de son diagnostic et reconnaît les avantages de prendre ses médicaments. Nous avons oublié de lui en donner quelques fois, ce qui n’était pas une si mauvaise chose puisqu’elle a réalisé que porter attention à la leçon était beaucoup plus difficile (sans ses médicaments), et cela, à l'âge de 7 ans. Depuis le diagnostic formel du TDAH, ma fille a formellement été identifiée par le comité d’identification, de placement et de révision (CIPR) de son école. Le CIPR décide si l’élève est un élève surdoué ou en difficulté et, le cas échéant, le type de programme qui lui conviendrait le mieux. Il s'agit de travail collaboratif de la part de l’enseignante, l’enseignante ressource, le directeur, la conseillère spéciale en éducation et moi-même. Nous étions très chanceux d’avoir une si merveilleuse équipe. Toutes les personnes autour de la table voulaient ce qui était le mieux pour ma fille, ce qui a rendu le processus plus facile et très positif. Elle reçoit maintenant de l’intervention en orthophonie à l’école et en privée, elle va au centre de ressource (ou le “club” comme ils l’appellent) pour travailler les mathématiques, et elle a du temps supplémentaire pour compléter certaines tâches. Son enseignante a même trouvé des manières innovantes pour la motiver à porter ses belles nouvelles lunettes chaque jour. Bravo à elle! Elle est entourée de personnes qui l’aiment et qui ont une attitude formidable auprès de son double diagnostic. Je sais qu’elle peut le ressentir. Elle est tellement une enfant heureuse qui aime aller à l’école, malgré ses difficultés. Alors oui, ma fille est atteinte d'un TSL et d'un TDAH, et peut-être même de la dyslexie, mais elle apprend à sa propre vitesse et selon ses intérêts. Je travaille avec elle, tous les jours, sur quelques-unes de ses difficultés. Parfois, elle ne le réalise même pas, car pour elle, nous faisons que jaser! J’ai aussi travaillé en étroite collaboration avec son orthophoniste et ses enseignants pour leur expliquer, en tant que parent et défenseur, comment ma fille apprend et exploite ses forces. Comme clinicienne et chercheuse, cette expérience m’a ouvert les yeux à un tout nouveau monde. Les enfants peuvent apprendre, malgré tous les défis auxquels ils font face. Nous devons exploiter leurs forces, développer leur estime de soi, nous concentrer sur les aspects positifs et les aider à entrer dans leur « bulle ». L’estime de soi et la socialisation n’est pas toujours facile! Une étude menée plus de 20 ans passés a démontré qu'à l’âge de 12 ans, les enfants atteints du TDAH ont entendu 20 000 fois plus de messages à connotations négatives au sujet de leur comportement que les enfants neuro-typiques. Quelle idée effrayante! J’essaye de toujours me souvenir que lorsque les choses deviennent difficiles, il faut que je choisisse mes mots très prudemment. Les enfants atteints d'un TDAH sont tout aussi extraordinaires que les autres enfants. Nous devons nous concentrer sur leurs forces! Ce fut un trajet exceptionnel et j’ai hâte de le poursuivre dans les années qui suivent. Tel que mentionné, l'apprentissage du langage est difficile pour les enfants qui ont un double diagnostic. D’autant plus que le langage est employé dans les cours de mathématique, de français, d'études sociales, d’éducation physique, à l’extérieur de la cour d’école… il est retrouvé partout autour de nous! Est-ce que j’ai mentionné que ma fille est bilingue aussi ? Apprendre une langue seconde représente un combat pour elle, mais elle l’apprend du mieux qu’elle peut. Elle a su surpasser mes attentes à de nombreuses reprises! Pensez à tous les avantages cognitifs qu’elle obtient en apprenant une langue seconde! Je vais en discuter bientôt. Pour d’autres billets, si vous avez des suggestions, S.V.P. sentez-vous libre de me les faire parvenir! Par Chantal Mayer-Crittenden, 2015.
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Qu’est-ce qu’une langue patrimoniale et pourquoi peut-elle parfois être difficilement acquise?4/7/2016 Dans une communauté où l’anglais est la langue dominante, il peut être difficile de présenter une langue minoritaire ou une langue patrimoniale à votre enfant. Une « langue patrimoniale » est un terme utilisé pour identifier les langues autres que la langue dominante dans une communauté. Dans ce billet, je vais vous raconter ma propre expérience par rapport à la présentation de la langue française à mes enfants dans une communauté où l’anglais est la langue dominante. Cependant, si vous lisez ce billet et que vous parlez une langue patrimoniale différente, je vous encourage à écouter les épisodes 41 et 51 sur le « Bilingual Avenue » avec Marianna Du Bosq. En grandissant dans un environnement catholique français, j’ai été exposée à plusieurs activités culturelles et traditionnelles francophones. Nous avons fait de la tire au mois de novembre pour la fête de la Sainte-Catherine, nous avons mangé des tourtières et nous avons même fait un réveillon la veille de Noël. Plusieurs de mes tantes et de mes oncles ont chanté des chansons folkloriques en jouant « de la cuillère » (et oui, je veux dire des cuillères de cuisine!) et divers instruments. Je chéris ces souvenirs et je tente de les transmettre à mes propres enfants. J’ai aussi de très bons souvenirs à essayer de comprendre la signification des expressions bizarres de ma mère qui elles, provenaient de sa mère. Plusieurs de ces expressions perdent la valeur de leur signification lorsqu’elles sont traduites vers une autre langue, ça ne fait donc plus de sens lorsque j’essaie de les expliquer en anglais. Pour une raison quelconque, elles me sont importantes et sont souvent partagées par mes amis franco-ontariens. Ce n’est que lorsque la relation avec mon mari a débuté que j’ai découvert le pouvoir de la culture. C’était parfois difficile de lui expliquer certaines traditions et la raison pour laquelle elles occupent une place spéciale dans mon cœur. Mon mari a aussi ses traditions, qui sont elles aussi partagées par plusieurs anglophones autour de nous. Lorsque deux personnes avec un passé culturel et linguistique différent se rencontrent, il est primordial de faire des compromis. C’est inévitable. Tous deux apportent à la relation des bagages, des expériences et des attentes différentes. Les choses viennent un peu se compliquer lorsque les enfants sont ajoutés à la scène. C’est une chose de décider les langues qui seront utilisées, mais c’en est une autre de décider les cultures et les religions. Le livre « Mixed Blessings : A Guide to Multicultural and Multiethnic Relationships » par Rohda Berlin et Harriet Cannon est une très bonne ressource. Ce livre aborde la manière dont les couples peuvent apporter différentes langues, cultures et religions à leur relation, et ce, sans conflits. Elles parlent aussi de l'importance de respecter la culture associée à la langue de l’autre et de faire des compromis. Vous pouvez écouter l'épisode 41 avec Harriet Cannon dans le « Bilingual Avenue » intitulé « Strategies to help you navigate multicultural and multiethnic family relationships », celui-ci offre de précieux conseils. Selon moi, une langue patrimoniale comprend une valise pleine de traditions et de cultures. Ce n’est pas seulement d’un code linguistique que nous parlons; c’est aussi tout le bagage qui s’y rattache et qui est transmis d’une génération à une autre. Je l’ai même vu sauter une génération; où les parents viennent d’un environnement dans lequel la langue patrimoniale était parlée, mais pour une raison quelconque elle n’a pas été transmise. En espérant donner une langue patrimoniale et une culture en cadeau à leur propre enfant, ils décident de les élever dans un milieu bilingue et biculturel, même si eux-mêmes ne parlent pas cette langue patrimoniale. Dans ces situations, les parents doivent souvent se fier aux grands-parents et au système scolaire pour enseigner la langue et la culture. En fait, plusieurs des camarades de classe de mes enfants parlent la langue patrimoniale de troisième génération qui n'est pas parlée par les parents (ou qui ne sont pas fluides). Plusieurs familles, comme la mienne, décident d’élever leurs enfants dans un milieu bilingue ou biculturel. Choisir de présenter la langue patrimoniale d'un des partenaires à ton enfant n’est pas toujours une décision qui implique une grande réflexion. Cependant, ce n’est pas si facile qu’on le croirait. Il faut de la persistance et de l’engagement. Je crois qu’il est aussi important de parler des cultures à nos enfants, et ce, dès leur jeune âge. Expliquer pourquoi les deux côtés de la famille font les choses différemment. Les enfants ne peuvent que bénéficier d'être exposés à différentes cultures. Une fois que les enfants sont un peu plus âgés (environ 5 ans et plus), vous pouvez commencer à leur expliquer pourquoi la langue patrimoniale occupe une place spéciale à l'intérieur de votre foyer. Vous trouverez que ça deviendra une partie de leur vie quotidienne et que ça finira par être un phénomène naturel pour eux. Je me suis souvent fait approcher par des enfants monolingues anglophones au parc ou ailleurs qui me demandaient: « Pourquoi ta fille parle-t-elle français? ». Cela me rappelle que ce n’est pas tous les enfants qui apprennent deux langues et que c’est notre devoir, comme parent, d’expliquer l’importance de cela à nos enfants. Laissez votre enfant être un participant actif dans son propre trajet dans l'apprentissage d'une langue. Votre enfant réalisera, éventuellement, que vous lui avez fourni un double cadeau de langues et de cultures. L'engagement envers notre langue patrimoniale est aussi très important. Comme j’en avais parlé dans mes billets antérieurs, c’est notre devoir de parent de s'assurer que nos enfants soient suffisamment exposés à cette langue. Ce n’est pas toujours facile dans une communauté anglo-dominante. Le « Multilingual Parent Website » contient des conseils très utiles sur la manière de motiver votre enfant à parler une langue minoritaire. Cliquez ici pour en savoir davantage. Ce qui est encore plus important c’est de rendre cette langue AMUSANTE! Si votre enfant fréquente une école de langue patrimoniale, essayez de trouver du temps pour faire des activités amusantes en l'utilisant au lieu de la réserver aux devoirs. C’est aussi important de faire des sorties ou même d'aller dans un pays où les membres de cette communauté parlent la langue patrimoniale. Exposition, exposition, exposition, mélangée avec une grosse cuillerée de plaisir et une goutte d’ouverture d’esprit font une excellente recette de succès quand vous élevez vos enfants dans un environnement bilingue et biculturel! Merci d'avoir lu mon blogue et surveillez bien mon prochain billet concernant mon expérience avec le diagnostic double du trouble du langage et du TDAH. Par Chantal Mayer-Crittenden, 2015. Dans ce billet, je voudrais aborder brièvement le bilinguisme et les troubles du langage. C’est-à-dire, les enfants qui ont un trouble du langage peuvent-ils apprendre plus d’une langue avec succès ? En tant qu’orthophoniste, les parents me demandent souvent cette question à propos de leur enfant, spécialement lorsqu’ils doivent choisir la langue d’enseignement des enfants. Ce n’est pas une question évidente à répondre. Cela dépend de plusieurs facteurs, commençons d’abord avec ce que certains experts ont trouvé.
Dans ma pratique professionnelle, je consulte souvent le travail de deux chercheurs : Dr. Kathryn Kohnert, orthophoniste et professeure à l’Université du Minnesota et Dr. Fred Genesee, psychologue et professeur à l’Université McGill. Dr. Kohnert parle des éléments essentiels qui sont intrinsèquement liés à l’acquisition d’une langue. Les compétences linguistiques sont développées selon les Moyens, les Opportunités et les Motivations. Elle appelle cela « MOM ». L’individu doit avoir, d’abord et avant tout, les Moyens d’apprendre la langue. Autrement dit, les systèmes cognitifs, sensoriels, sociaux, émotionnels et neurobiologiques ne doivent pas être atteints ou affaiblis. Des lacunes ou des problèmes au niveau de ces systèmes peuvent entraîner des difficultés dans l’acquisition et l’utilisation de la langue. Ensuite, les Opportunités qui offrent un environnement linguistique riche ainsi que les Opportunités positives permettant l’acquisition et l’utilisation d’une langue particulière pour fournir des interactions de communication enrichissantes doivent être présentes. Enfin, la Motivation provenant de ressources variées est d’une grande importance : que ce soit des ressources internes ou externes, des besoins environnementaux, des opportunités et des préférences associées à différents contextes sociaux. Tous ces facteurs jouent un rôle essentiel dans l’acquisition et le maintien de la langue chez les enfants. Que ce soit une langue première ou seconde. Les enfants avec un trouble spécifique du langage (TSL) n’ont pas de déficiences neurologiques évidentes, ce qui signifie qu’ils peuvent aussi apprendre deux langues s’ils sont MOTIVÉS à apprendre deux langues et qu’ils ont de bonnes Opportunités et possibilités de le faire. Dans la plupart des cas, les enfants que je côtoie au travail ont les Moyens d’apprendre une deuxième langue. Cependant, étant donné que nous vivons dans une communauté majoritairement anglophone, ce sont souvent les Opportunités et les Motivations qui ne sont pas à la hauteur lorsque les enfants apprennent une langue minoritaire. Cela est particulièrement vrai quand la majorité des adultes qui parlent la langue minoritaire parlent aussi la langue majoritaire… Parfois, les enfants ne voient pas la nécessité de mettre autant d’efforts dans l’apprentissage de la langue minoritaire. C’est donc notre devoir, en tant que parents, orthophonistes et enseignants de s’assurer que les enfants comprennent POURQUOI ils apprennent deux langues et de leur donner des raisons de VOULOIR parler les DEUX langues. Dr. Genesee parle plus de ce qui est nécessaire à l’apprentissage d’une langue seconde. C’est aussi simple que REC. Cela signifie Réfléchir, Engagement à long terme et la Création d'un environnement d’apprentissage additif. En fait, il a donné une conférence très intéressante appelée « Bilinguisme de la petite enfance : Périls et Possibilités » dont la version écrite est disponible ici. Je vais les résumer brièvement pour vous, mais je vous recommande de lire l'article. Réfléchir représente essentiellement que notre travail en tant que parents est de planifier des expériences d’apprentissage des langues pour notre enfant pour qu’il obtienne une exposition adéquate aux deux (toutes) langues. Nous devons prendre des décisions pour ce qui est de qui utilise quelle langue et quand il peut/doit l’utiliser. Nous devons aussi fournir une exposition continue et régulière des deux (ou plus) langues. Le bilinguisme est un Engagement à long terme. Les parents ont besoin d’être préparés, de garder les deux langues ainsi que de faire des arrangements à long terme qui assureront une exposition continue et adéquate aux deux langues. Il est primordial pour les parents de ne pas modifier les stratégies ou changer d’école sans y penser sérieusement. Enfin, le Dr. Genesee parle de la Création d’un environnement d’apprentissage additif. L’environnement d’apprentissage est crucial. Bien que les enfants ont la capacité, à long terme, d’apprendre une double compétence linguistique (deux langues), cela n’est pas automatique et dépend de la qualité des apports. Les parents ont besoin d’être confiant et de mettre en évidence les aspects positifs d’être bilingue. Créer des opportunités pour élargir l’apprentissage d’une langue est très important comme côtoyer des groupes de jeux (équipes sportives), aller en vacances familiales, aller visiter les membres de la famille qui parlent la langue d’origine, etc. Même lorsque les membres de la famille vivent loin, beaucoup d’opportunités peuvent être faites via Skype ou FaceTime. Voici un lien vers le blog d’un parent qui donne des idées pertinentes sur la façon de tirer tous les avantages de Skype. Enfin, nous avons besoin de soutenir le bilinguisme de notre enfant. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera! À la question : « est-ce que le bilinguisme et le TSL coexistant est si facile? », je réponds « Non ». Mais (il y a toujours un mais), aucun n’est unilingue et TSL. Les enfants avec un TSL ont de la difficulté à apprendre le langage. Point final. Que ce soit une langue ou deux, ils auront de la difficulté. Le bilinguisme est possible et il vaut la peine si les deux langues sont importantes dans la famille. Pour les enfants bilingues qui ont un TSL, la réponse n’est pas aussi simple que d’abandonner l’apprentissage d’une langue. Ça ne devrait pas l’être! La langue d’origine fait partie du patrimoine de l’enfant. Nous devons nous rappeler que le bilinguisme n’est pas toujours un choix, il est intrinsèquement lié à notre culture et il est un mode de vie. Saviez-vous qu’il y a plus de personnes bilingues que de personnes monolingues dans le monde entier? Pourtant, nous pensons toujours que le bilinguisme est une chose exceptionnelle! Ce n’est pas sorcier, nous avons seulement besoin de beaucoup de patience et de REC! Comme Marianna Du Bosq dit souvent dans son podcast sur le bilinguisme : Le bilinguisme est un marathon, pas un sprint! Soyez fiers du bilinguisme de votre enfant, surtout si sa langue minoritaire fait partie de votre patrimoine. Il y a amplement de ressources existantes, je vais en partager sur ce blogue dans les futurs billets. Merci de m’avoir lu! Mon prochain billet sera: «Qu’est-ce qu’une langue d’origine et pourquoi est-elle parfois difficile à apprendre» Chantal Mayer-Crittenden, 2015 |
AuteureChantal Mayer-Crittenden, Ph.D., SLP Reg CASLPO Archives
July 2018
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