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Je suis très excitée d'enfin pouvoir lancer ce blogue sur lequel je travaille depuis déjà quelque temps. C’est un moyen facile pour moi de partager à mes collègues orthophonistes ainsi qu’à d’autres parents, mon parcours en tant que parent bilingue et chercheure qui étudie un trouble très commun encore pratiquement inconnu (au public) appelé trouble spécifique du langage (TSL), et ce, plus particulièrement chez les enfants bilingues qui vivent dans un contexte linguistique minoritaire. Pour commencer, laissez-moi vous parler un peu de moi. Je suis présentement professeure agrégée dans le programme d’orthophonie à l’Université Laurentienne de Sudbury en Ontario (Canada). J’ai obtenu mon diplôme de maîtrise en orthophonie en 2002 et j’ai travaillé en tant que clinicienne pendant de nombreuses années avant de me joindre au monde universitaire. J’ai d’abord été contrainte de poursuivre mes études doctorales pendant que je travaillais dans des écoles de langue française pour un conseil scolaire francophone. Je me suis retrouvée à essayer de déterminer si les enfants que j’évaluais avaient des difficultés langagières dues à un trouble du langage ou dues plutôt au fait qu’ils étaient dans le processus d’apprendre une langue seconde. Il y a de plus en plus d’enfants anglophones qui sont inscrits dans les écoles de langue française, ce qui fait en sorte qu’il est de plus en plus difficile de faire cette distinction. Avec très peu de ressources et un manque d’outils normalisés et francophones en Ontario, je savais immédiatement que je devais trouver les réponses en dehors du monde clinique, ce qui m’a amené à soumettre ma candidature à un programme de doctorat. Retour rapide quelques années plus tard, ma thèse intitulée « Les compétences linguistiques et cognitives des enfants bilingues en situation linguistique minoritaire », a été soutenue avec succès en 2013 et portait sur l’évaluation et l’identification des enfants qui avaient un trouble de langage dans une communauté où le français est la langue minoritaire et l’anglais la langue majoritaire. D’un point de vue plus personnel, je suis une mère fière de 3 merveilleux enfants et femme d’un mari extraordinaire. Ensemble, nous élevons nos enfants bilingues. Le français est ma langue maternelle et l’anglais est celle de mon conjoint. Avant même que notre premier enfant soit né, nous avions décidé de présenter le français comme langue première à nos enfants pour la simple raison que l’anglais est facilement acquis dans notre communauté puisqu'il est parlé par 70 % de la population. Nous voulions nous assurer que nos enfants aient une excellente base en français (langue minoritaire), avant d’apprendre la langue majoritaire. Il était très important pour nous de donner à nos enfants ce cadeau qu’est le bilinguisme. Il s’est avéré que mon conjoint a lui aussi bénéficié de cette langue. Au cours des 9 dernières années, il a parcouru un très long chemin en ce qui concerne l’apprentissage du français comme langue seconde ! Après avoir passé de nombreuses années autour et à l’intérieur d’un système scolaire francophone, il s’agit d’un scénario très commun : un parent est francophone, l’autre est anglophone et les enfants vont à une école de langue française. Cela me permet de voir, de découvrir et d’étudier sur place comment ce scénario a un impact sur l’apprentissage et le développement de mes trois enfants. J’ai également assisté, chaque fois que je le pouvais, à plusieurs conférences partout à travers le monde afin d’avoir une meilleure idée sur le sujet (Ce n’est pas désavantage puisque j’adore voyager!). J'ai eu l’opportunité de présenter quelques-unes de mes études à l'échelle nationale et internationale. J’ai aussi eu le grand plaisir de rencontrer plusieurs des meilleurs chercheurs dans mon domaine. Une de mes rencontres les plus mémorables était à Chypre en 2009 avec ma collègue Dre Elin Thordardottir qui partage elle aussi les mêmes intérêts que moi. C’est étonnant de voir comment nous avions, toutes les deux, à traverser la moitié du monde pour pouvoir nous rencontrer ! Depuis, nous avons collaboré à de nombreuses études ensemble et elle a joué un rôle crucial quant à l’avancement de mes études. La conférence « Bilingual-SLI » au Danemark, en 2010, a aussi été un voyage très enrichissant pour moi. J’ai eu le privilège d’assister à un atelier de doctorat qui durait 2 jours avant le début de la conférence où j’ai pu recevoir des commentaires de chercheurs de haut niveau tels que Dorothy Bishop et Katherine Kohnert, entre autres. Plus récemment, à Amsterdam (Pays-Bas) en 2014, j’ai rencontré une étudiante au doctorat supervisé par Tina Hickey. J’ai appris qu’il y a un scénario linguistique très similaire à celui de l’Ontario en Irlande, sauf que là-bas, les enfants anglophones vont à des écoles de langue irlandaise pour apprendre l’irlandais, la langue minoritaire et langue seconde pour plusieurs! Après avoir fait la rencontre de gens merveilleux, je savais que c’était ce que je devais étudier! J’ai eu l’idée du titre de ce blog intitulé Bilinguisme en Ontario : cas de trouble ou de développement typique chez les enfants (BOTTE) / "Bilingualism in Ontario : Communication disOrders and Typical development (BOOT) ", en 2013, avec mes étudiantes de 1er et de 2e cycle pendant que nous cherchions un nom pour notre groupe de recherche. Depuis, nous avons créé plusieurs slogans qui se rapportent au groupe « BOTTE » tels que « toujours une longueur d’avance » ; « l’innovation, une étape à la fois » et « un pas important dans la recherche en orthophonie ». Ce sont mes enfants qui ont proposé le concept du logo et j’ai trouvé que ça convenait parfaitement puisque si ça n’avait pas été d’eux, je n’aurais pas eu la motivation et la persévérance d’étudier le bilinguisme et les troubles du langage dans un contexte minoritaire tel que je le fais maintenant. En tant qu’orthophoniste, j’ai toujours su la signification du trouble spécifique du langage (TSL) tel que défini dans nos manuels, mais je n’avais jamais entièrement compris de quoi ça « avait l’air » dans la vraie vie. Mon prochain billet portera sur la façon dont j’ai appris, de fond en comble, sur ce trouble. Dans les billets à venir, j’écrirai aussi au sujet de l’apprentissage de deux langues dans différents contextes. Le bilinguisme est souvent imposé à ceux d’entre nous qui parlent le français comme première langue lorsque nous vivons dans le nord de l'Ontario. Je ne me souviens même pas d’avoir appris l’anglais. C’est un peu arrivé tout seul ! Mais que faire si ça n’arrive pas « tout seul » ? Les recherches ont montré que les enfants qui ont ut TSL peuvent apprendre une langue seconde avec un soutien suffisant et une exposition adéquate aux deux langues. Dans ce blogue, j’écrirai au sujet de moyens utiles pour augmenter le montant d’intrant dans les deux langues et sur la façon de surmonter certaines difficultés. J’écrirai aussi au sujet de l’importance de s’impliquer en tant que parent ainsi que de l’engagement conscient que les parents doivent prendre au moment de décider d’élever leur enfant pour qu’il soit bilingue. Même si le Français est ma langue première, j’ai décidé de publier, initialement, en Anglais, la langue véhiculaire dans le monde, pour ainsi rejoindre un public beaucoup plus large. Prochainement, je souhaite traduire tous mes billets en français. Toutefois, en attendant, j’encourage les lecteurs à écrire des commentaires ou des questions dans les deux langues. Merci de m’avoir lu! Chantal Mayer-Crittenden
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AuteureChantal Mayer-Crittenden, Ph.D., SLP Reg CASLPO Archives
July 2018
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